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Libération
Analyse

Une diplomatie française en plein malaise

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Depuis un mois, le gouvernement accumule les maladresses sur la scène internationale.
publié le 28 février 2011 à 0h00

Finalement, avec la tragédie libyenne, la France a fait entendre sa voix. Hier, le président français a évoqué dans son allocution télévisée «les changements historiques» en cours et affirmé que «les révolutions arabes ouvrent une phase nouvelle dans les relations avec ces pays». Dès vendredi, Nicolas Sarkozy fut le premier à marteler que «Kadhafi doit partir». Paris était aussi en pointe pour imposer dans la résolution du Conseil de sécurité une saisine de la Cour pénale internationale pour les crimes contre l'humanité commis par le régime libyen. Ce sursaut tardif arrive après les cafouillages sur la Tunisie, une frilosité plus générale sur les révoltes du printemps arabe, des gaffes avec Mexico dans le dossier Florence Cassez et des maladresses vis-à-vis d'Ankara humiliée par une visite au rabais «de trois cents minutes». Une longue séquence qui a encore un peu plus accru le malaise des diplomates français, déjà exaspérés par les errements de la politique extérieure sarkozienne depuis 2007. Le Quai est en effervescence,comme jamais sous la Ve République. La tâche qui attend Alain Juppé, le nouveau titulaire de la diplomatie, est donc immense.

Mainmise. «Notre politique étrangère est placée sous le signe de l'improvisation et d'impulsions successives qui s'expliquent souvent par des considérations de politique intérieure», écrivaient dans le Monde de mardi un groupe de diplomates signant Marly