Ajdabiya est une ville assise au bord d'un volcan. Le volcan, c'est l'énorme dépôt de munitions de Honja, à 2 ou 3 kilomètres des faubourgs, et qu'un appareil de la flotte aérienne de Muammar al-Kadhafi est venu bombarder lundi. L'avion a fait deux passages, largué quelques bombes à l'intérieur et à l'extérieur du périmètre. De leur côté, les quelques soldats de garde, qui ont rejoint l'insurrection, se sont défendus avec une vieille mitrailleuse lourde anti-aérienne DShK, tapissant le sol de douilles. «C'était un Mig. Heureusement, il n'a touché aucun entrepôt. Car il y a ici des missiles russes d'une portée de 30 kilomètres en quantité suffisante pour faire exploser toute la ville», assure le lieutenant Abdallah, dont la mission est de protéger le dépôt.
D'abord, les militaires, habillés en civil, ne veulent laisser quiconque pénétrer à l'intérieur de la base. Un coup de téléphone, qui pour une fois fonctionne, au Conseil de transition d'Ajdabiya, règle le problème. A présent, les soldats veulent tout montrer. Le dépôt compte quarante entrepôts, dont les portes n'ont même pas été fermées, certains ouverts à tous les vents. Tous sont bourrés jusqu'à la gueule de munitions : des obus de chars, des missiles pour avion, tous types d'obus d'artillerie, des roquettes, des cartouches de mitrailleuses… Les caisses sont empilées les unes sur les autres et grimpent jusqu'au plafond. On découvre aussi des dizaines de lance-roquettes RPG-7 qui n'ont même pas été déballés de le