Monsieur le président de la Commission européenne.
Au vu de l’effervescence révolutionnaire qui secoue le monde arabe, je me dois de m’insurger face au démantèlement aveugle - et par un chef d’Etat européen, pas moins - du seul outil de renseignement qui nous restait et qui était susceptible de nous alerter sur tout ce qui pourrait encore se passer à nos frontières. En évoquant ce formidable outil, j’ai à l’esprit, non point nos innombrables ambassades et officines de renseignement (celles-là, Monsieur le président, n’auront hélas rien su voir ni prévoir !), mais les vacances à l’étranger des membres du gouvernement français.
La ministre française des Affaires étrangères, rappelez-vous, s’en était allée passer ses vacances en Tunisie alors même qu’y couvait le feu dans lequel le régime du président Ben Ali allait se consumer. Quant au Premier ministre de la France, lui s’en était allé se détendre en Egypte à la veille de la révolution qui allait déferler sur le régime du président Moubarak et l’emporter. Voyant l’opinion faire ses choux gras d’un tel manque de discernement, le président français, inquiet pour sa cote de popularité, eut alors la fâcheuse idée d’arrêter une directive enjoignant à ses ministres de prendre désormais leurs vacances dans l’Hexagone. Fâcheuse idée, disais-je, car, eu égard aux carences évidentes de notre diplomatie et de nos renseignements, M. Sarkozy aura ce faisant amputé l’Europe du seul outil de pré-alerte qui lui restait.
Nul doute, en effet, que