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Interview

Libye: «On est au bord de la catastrophe humanitaire»

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Les réfugiés continuent à affluer par dizaines de milliers à la frontière tunisienne sans pouvoir toujours aller plus loin faute de moyens de transports. Le Haut commissariat au réfugiés s'alarme. Le point avec son porte-parole à Paris.
Un travailleur bangladeshi appelle à l'aide à Ras Jdir, principal point de passage des réfugiés côté tunisien. (Zohra Bensemra / Reuters)
publié le 2 mars 2011 à 13h00
(mis à jour le 2 mars 2011 à 16h59)

Les réfugiés étrangers qui fuient la Libye continuent à affluer aux frontières tunisienne et égyptienne, au rythme maintenant de 10.000 à 15.000 par jour.

Si l'Egypte semble parvenir à organiser leur évacuation vers leurs pays d'origine, avec l'aide de la communauté internationale, côté Tunisie c'est l'engorgement (lire ici le reportage de notre envoyé spécial).

Le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), dont le bureau à Tripoli a été fermé l'année dernière par le régime mais qui a conservé des relais locaux sur place, a envoyé plusieurs équipes d'urgence à la frontière. Elles y rencontrent une situation alarmante, ainsi que le rapporte William Spindler, porte-parole du HCR à Paris.

La situation est-elle en train de tourner au chaos à la frontière entre la Tunisie et la Libye ?

On a atteint un seuil très critique. On estime maintenant à près de 80.000 le nombre de personnes ayant traversé la frontière depuis le début de la crise. Une grande partie a pu être évacuée mais les moyens de transports restent insuffisants, ce qui provoque une situation de congestion.

La situation empire de jour en jour, on est au bord de la catastrophe humanitaire. La plupart de ces réfugiés sont des travailleurs migrants égyptiens, mais aussi chinois, vietnamiens, nigériens...

Certains avaient des contrats en bonne et due forme dans l