Sur la place du Soldat inconnu, à une encablure du Parlement de Gaza, une poignée d’hommes s’étaient rassemblés ce lundi. Bien que le mot d’ordre de la modeste manifestation, qui appelait à la fin de la division entre Palestiniens, n’eût rien de révolutionnaire, le Hamas avait à l’avance signifié son interdiction. Parmi les quelques dizaines de personnes, difficile de discerner les manifestants des policiers du Hamas en civil, dont la présence abondante a rapidement mis en sourdine toute velléité contestataire. Très vite, les protestataires ont été dispersés, quelques-uns arrêtés et les médias fermement écartés des lieux.
Officiellement, le mouvement islamiste au pouvoir à Gaza se dit ravi des révolutions qui parcourent le monde arabe, et la chute du président égyptien, Hosni Moubarak, honni du Hamas, a été salué par deux jours de démonstrations de joie organisées.
Le Hamas attend avec impatience la probable entrée des Frères musulmans au Parlement égyptien, un courant dont il est issu, et y voit un renforcement significatif de sa position dans la région. Mais parallèlement, le parti islamiste, qui tient le petit territoire palestinien d’une main de fer, sent bien que le printemps arabe et ses premiers frémissements parmi la jeunesse gazaouie pourraient écorner son autoritarisme. Il n’en est que plus vigilant.
Laïcs. Une odeur de pomme fumée flotte sur la terrasse couverte du restaurant Maison Marna. Quelques jeunes hommes sont attablés face à leurs ordinateurs