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Interview

Côte-d’Ivoire : «Il faut dissuader ceux qui voudraient commettre un massacre»

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Choi Young-jin, représentant de l’ONU à Abidjan, tente d’éviter la partition du pays :
Des habitants d'Abidjan fuient les combats, le 25 février (© AFP Sia Kambou)
publié le 5 mars 2011 à 0h00

Depuis la mi-février, la violence est quotidienne en Côte-d'Ivoire, où Laurent Gbagbo refuse toujours de céder le pouvoir à son rival, Alassane Ouattara, déclaré élu à la présidence par l'ONU et la quasi-totalité de la communauté internationale. Jeudi, sept femmes qui manifestaient contre Gbagbo ont été tuées par des tirs de mitrailleuse attribués aux forces de sécurité du président sortant. Vendredi, Paris a demandé l'ouverture d'une enquête internationale sur ces violences, sous l'égide des Nations unies. Alors que le camp Gbagbo demande son départ, le représentant de l'ONU à Abidjan, Choi Young-jin, répond à Libération.

Est-on entré dans une nouvelle phase du conflit ?

On assiste clairement à une escalade de la violence. Depuis le 19 février, les incidents deviennent de plus en plus sérieux. L'électricité a été coupée dans le Nord [par Laurent Gbagbo, ndlr], les journaux d'opposition ont dû suspendre leur parution à Abidjan… Nos Casques bleus font face à des tirs directs. Et dans l'ouest [sous contrôle de Gbagbo], à Daloa, les domiciles d'une vingtaine de nos employés ont été mis à sac. Pour la première fois en sept ans, des combats militaires ont même eu lieu dans l'ouest du pays.

La violence se concentre notamment dans le quartier d’Abobo, à Abidjan. Que pouvez-vous faire ?

Chaque nuit, nous effectuons des patrouilles dans le quartier d’Abobo, malgré le danger. Il faut tout faire pour dissuader ceux qui auraient l’idée de commettre un massacre de civils de passer à l’acte.

Mais êtes-vous réellement en mesure d’accomplir votre mandat ?

La semaine dernière, nous avons mené 865 patrouilles, essentiellement à Abidjan. Nous continuons de protéger l’hôtel d