C'est la dernière blague belge et le comédien Benoît Poelvoorde en est l'un des acteurs : «la révolution de la frite» (métaphore absolue de la belgitude) a célébré, le 18 février en Belgique, le record d'un pays sans gouvernement, détenu jusqu'ici par l'Irak. Les dernières élections belges remontaient à 249 jours. Le 1er mars, le roi des Belges Albert II a nommé le Flamand Wouter Beke pour mener une énième mission de médiation entre partis...
Quand les Flamands du parti d'extrême droite Vlaams Belang clament un slogan affligeant - «Que la Belgique crève !» -, des étudiants flamands et wallons manifestent, sur un mode surréaliste, dans les principales villes universitaires du royaume, pour dire qu'ils sont belges et entendent bien le rester.
Comment peut-on être belge ? demande justement Charles Bricman dans un livre passionnant et pas seulement pour ceux qui s'intéressent à ce petit pays un peu bizarre, trop souvent moqué mais dont les habitants gardent un sens rare de l'autodérision. Comme les révolutionnaires de la frite, l'auteur aime profondément la Belgique et répugne au séparatisme et à son complice naturel, le nationalisme. Directeur du service juridique de l'université libre de Bruxelles, il démontre que malgré «la guerre des Belges», nul n'a rien à gagner à la fin de la Belgique. Il décrit minutieusement l'histoire chaotique de cette nation, née en 1830, sur ce qui fit son rapprochement : le catholicisme. Les étudiants, déjà eux, chantai