Hugo Chávez est de retour sur la scène internationale, dans son rôle préféré, celui de pourfendeur de l'ingérence américaine. Il s'est placé à la tête d'une «commission de pays amis» pour trouver une issue pacifique à la «guerre civile» qu'affronte Muammar al-Khadafi. Afin d'éviter «une invasion yankee», le leader de la gauche sud-américaine a directement proposé son aide comme médiateur au dictateur libyen. Tripoli et la Ligue arabe ont accepté d'étudier l'offre jeudi, peu après qu'Alain Juppé l'eut rejetée.
«Tambours». Le président vénézuélien a accusé les Américains «rendus fous par le pétrole libyen», d'«exagérer et déformer» la situation pour justifier une action militaire. Lors d'une intervention télévisée, mardi, il a affirmé que la condamnation unanime de Khadafi lui rappelait le coup d'Etat raté contre lui en avril 2002. Il a lancé un appel à «ne pas se laisser entraîner par les tambours de la guerre». Pourtant le «commandante» a hésité longtemps avant de s'exprimer sur la Libye. Eva Golinger, avocate américano-vénézuélienne proche du président colombien, tente d'expliquer cet embarras : «Je crois que le président Chávez se sent profondément triste, qu'il n'est pas d'accord avec la manière dont Khadafi a répondu aux protestations ; mais aussi qu'il respecte la lutte que le colonel a menée pour son pays et le monde arabe.»
Les deux dirigeants partagent, outre une carrière militaire