«Le risque d'une fuite massive vers l'Italie est évident. Nous avons envoyé une mission humanitaire pour éviter ce risque mais il y a des dizaines de milliers de désespérés qui ne savent pas où aller» : Après la révolution tunisienne et face à la crise libyenne, le ministre italien de l'Intérieur, Roberto Maroni, continue de scruter avec une vive préoccupation la frontière sud de la péninsule. Il n'a en revanche pas réagi aux propos de son homologue Claude Guéant sur la porosité présumée de la frontière italo-française. «Pour l'instant, nous n'avons pas de commentaire à faire sur les propos du ministre français», qui, vendredi, dans les Alpes-Maritimes, a demandé aux autorités transalpines de «retenir» les migrants tunisiens qui, après l'étape italienne, cherchent à franchir la frontière française.
«Demande d'asile». A Rome, on choisit pour l'heure le mutisme et l'on se contente de fournir des chiffres concernant les 6 200 Tunisiens arrivés entre janvier et février sur la petite île de Lampedusa. Alors qu'ils ont été pour la plupart transférés dans différents centres en Sicile, en Calabre ou dans les Pouilles, un peu plus de 1 100 d'entre eux ont présenté une demande d'asile et 1 060 se sont déclarés prêts à le faire. «En principe, un immigré qui présente une demande d'asile doit rester sur le territoire italien le temps que son dossier soit examiné, explique l'expert Sergio Briguglio. En réalité, celui-ci peut facileme