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Libération

Les vents fluctuants du changement

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Dans les archives de «Libé», il y a six ans. Elections en Afghanistan, en Irak, présidentielle au suffrage universel prévue en Egypte… la démocratisation impulsée par George W.Bush au Moyen-Orient se construit, mais reste toutefois fragile.
publié le 5 mars 2011 à 0h00

Contraints et forcés, les dirigeants arabes ne se sont jamais autant préoccupés d’afficher leur intérêt pour le changement et la démocratie. De quoi faire pavoiser les Américains. Depuis les manifestations contre la tutelle de Damas au Liban qui ont accéléré le retrait syrien et suscité un grand espoir, ils ont tendance à mettre le moindre frémissement de liberté dans une zone qui s’étire du Maroc au Pakistan sur le compte de la campagne pour la «démocratisation du Grand Moyen-Orient» lancée par George Bush début 2004.

Evidence. Après les attentats du 11 Septembre, le discours américain a pris en compte une évidence : tant que cette région resterait sous le joug de régimes autoritaires n'offrant aucune perspective de liberté, de travail et prospérité à leurs populations, les frustrations, notamment des jeunes, s'exacerberaient et constitueraient un inépuisable vivier pour les terroristes. «Les peuples musulmans ont droit à la liberté, à la démocratie et au développement», a martelé l'administration Bush.

«La force de Bush, remarque néanmoins un intellectuel libanais, a été de savoir que ce message était parfaitement audible par des dirigeants arabes si dépendants des Etats-Unis mais ne l'était guère de leurs opinions publiques, violemment antiaméricaines.»

Hommage. Le résultat est évidemment plus nuancé que l'éclosion d'un «printemps arabe» annoncée par une partie des médias américains qui citent sans distinguo des él