Le quartier commerçant de Xidan, dans le centre de Pékin, a été mis en quasi-état de siège hier en début d'après-midi. En uniforme et en civil, des centaines de policiers se sont déployés le long de la grande avenue commerçante, bouclant les entrées et vérifiant les identités. Tous les journalistes tentant de pénétrer le cordon sanitaire - dont le correspondant de Libération - ont été refoulés : «Interdit de faire du journalisme ici», ordonne un policier tandis qu'un autre filme l'échange en vidéo.
Bouclées. Quelques kilomètres plus loin à Wangfujing, la police était moins voyante. En revanche, dans le quartier des universités, un déploiement digne d'une opération commando a été déclenché peu après que des étudiants, par voie de tracts, eurent pris l'initiative d'inviter à un «rassemblement» devant le centre commercial Hailong. Il n'a pas eu lieu. Là encore, les avenues alentour ont été bouclées. La station de métro, soudain mise «en travaux», a été fermée. Un hélicoptère de la police a survolé le carrefour où régnait, selon un témoin, «une ambiance de loi martiale».
En raison de la très efficace censure du Web par la police, les habitants de Pékin ignorent presque tout des appels anonymes à une «révolution du jasmin» lancés voilà trois semaines sur des sites et des microblogs internet.
Ces mystérieux activistes convient les Chinois à protester contre le gouvernement tous les dimanches à 14 heures, sans slogan ni ban