Dura lex sed lex, surtout au Bangladesh et surtout quand elle est au service d'intérêts politiques. Muhammad Yunus, Prix Nobel de la paix, l'homme qui a théorisé le concept de microcrédit, va peut-être devoir quitter sa banque, la Grameen Bank, alors qu'il en était le fondateur et le directeur général.
Deux reproches lui sont faits depuis plusieurs mois par le gouvernement du Bangladesh. Le premier est son âge: il a 70 ans et la limite d’âge pour le poste qu’il occupe serait de 60, selon la banque centrale du pays. Tout Prix Nobel de la paix qu’il soit, il doit donc quitter son poste. De plus, en 1999, la banque centrale n'aurait pas été préalablement saisie pour l'approbation de sa reconduction à ce poste (et aurait mis ainsi dix ans à s'en rendre compte).
Menacé d'être renvoyé, Muhammad Yunus a porté l'affaire devant la Haute Cour de Dacca, la capitale du pays. Mais celle-ci a confirmé ce mardi 8 mars les infractions et l'a donc condamné, normalement, a quitté son poste.
Une procédure que Yunus avait qualifiée «d'absurde» par avance lors d'une conférence de presse consacrée à la microfinance à Washington, la veille. La majorité de conseil d'administration, d'ailleurs, le soutient, tout comme de nombreuses ONG au Bangladesh, ainsi que la Brac, la seconde banque de microcrédit du pays. En France, début mars, Martin Hirsch a lancé lui sur son blog un appel à «