Que vaut l’armée libyenne ? A-t-elle les moyens d’infliger des pertes aux armées occidentales au cas où celles-ci recevraient l’ordre d’instaurer une zone d’exclusion aérienne en Cyrénaïque ? La question se pose avec plus d’acuité chaque jour, les forces du colonel Kadhafi multipliant les raids aériens contre des insurgés dans l’est du pays. Hier encore, des avions ont effectué des opérations meurtrières sur le port pétrolier de Ras Lanouf (lire ci-contre).
Dotées en grande partie d’aéronefs de de fabrication russe - des avions de chasse Mig et Sukhoï, des hélicoptères MI-35 -, les forces loyales au «Guide» libyen disposent d’une puissance de feu sans commune mesure avec celles des insurgés. Mais l’utilisation de ces moyens aériens donne une vision biaisée de l’état réel des forces de Kadhafi. Car ces matériels, acquis en grande partie avant l’instauration d’un embargo de l’ONU sur les armes, en vigueur de 1992 à 2004, sont pour la plupart obsolètes et mal entretenus.
Techniquement faisable, l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye n'est toutefois pas sans risque. Il faudrait d'abord positionner des avions radars, type Awacs, au-dessus de l'Egypte par exemple, pour surveiller le territoire libyen et déclencher l'alerte au moindre décollage d'un avion suspect. «Intervenir vite, en moins de dix minutes, suppose aussi de placer en orbite permanente des avions de chasse, comme nous l'avions fait pour la Bosnie. Cette fois, une telle opération devrai