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Libération
Critique

Cédric Bannel

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Le flic et les pantins afghans
publié le 10 mars 2011 à 0h00

«Kaboul est une ville absurde.» Cédric Bannel, qui signe avec l'Homme de Kaboul son quatrième thriller chez Robert Laffont, s'est immergé dans un Afghanistan déchiré par la guerre civile, dévoyé par la corruption de ses dirigeants, déboussolé par les offensives meurtrières des talibans et révolté par les opérations aventureuses de l'Otan et de sa Force internationale d'assistance à la sécurité (Fias).

Un cocktail détonnant sous-tendu par une intrigue politico-policière menée de main de maître. A croire que ce très sérieux énarque, d'abord affecté à la direction du Trésor, ensuite fondateur du site automobile Caradisiac et actuel patron du fonds d'investissement Latour Capital (avec l'ex-ministre de droite Alain Madelin) a passé sa vie à grenouiller dans les méandres des officines de barbouzes. «Mais je n'ai jamais travaillé pour les services, affirme-t-il d'un ton rigolard. J'ai simplement lu et visionné beaucoup de reportages, notamment de la BBC, sur l'Afghanistan. Puis je suis allé passer une dizaine de jours à Kaboul pour y rencontrer la police locale.»

L’intrigue démarre d’ailleurs dans la capitale afghane, autour d’Oussama Kandar, un flic afghan très particulier. Ce géant aux yeux verts, la cinquantaine à peine entamée, est resté profondément intègre dans un pays gangrené par les passe-droits et les dollars. Patron de la brigade criminelle de Kaboul, l’ancien héros de la guerre contre les Russes puis contre les talibans ne croit pas au