Le président mexicain, Felipe Calderón, qui a entamé le dernier tiers de son mandat, est en train de perdre la guerre qu’il a lancée contre les narcotrafiquants dès son accession au pouvoir, en décembre 2006. Pour les seules journées de lundi et mardi, au moins 46 personnes ont ainsi été tuées dans des violences liées au trafic de drogue. Dix-huit morts dans une fusillade entre groupes rivaux dans l’Etat de Tamaulipas (nord-est), cinq cadavres après l’attaque contre une boîte de nuit dans l’Etat de Sinaloa (nord-ouest), sept corps dans l’Etat de Chihuahua (nord), sept autres à Coahuila dans un échange de coups de feu avec la police, trois têtes calcinées à côté d’hommes décapités à Mexico et dans l’Etat de Nuevo León (nord-est)… La litanie des massacres s’étale tous les jours en une des quotidiens mexicains.
Et cela malgré le renforcement du dispositif militaire près de la frontière avec les Etats-Unis, lieu de passage privilégié de la drogue. Selon un récent rapport de l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS), qui dépend des Nations unies, 90% de la cocaïne consommée chaque année par 4,8 millions d’Américains passe par le territoire mexicain. Une grande partie du cannabis, mais aussi des méthamphétamines (drogues de synthèse) et la plupart des opiacés consommés aux Etats-Unis y transitent, tandis que des gangs surarmés se disputent les juteux bénéfices de ces commerces.
Plus de 50 000 hommes sont déjà déployés dans tout le Mexique pour faire la chasse aux c