Il aura pris tout le monde de court. Onze minutes de discours, sept points et une réforme majeure pour le royaume. Elle était réclamée depuis de longues années par une partie de l'opposition, depuis quelques semaines par la rue, et plus personne ne l'attendait. En résumé, Mohammed VI a promis mercredi de renforcer le pouvoir du Premier ministre, qui deviendrait «chef d'un pouvoir exécutif effectif» et «pleinement responsable de la conduite du programme gouvernemental».
Valet. C'est la mesure phare de ce projet de réforme : le Premier ministre choisi par le roi étant devenu dans la pratique un valet du souverain, notamment parce que la Constitution actuelle, réformée en 1996, ne précise pas si l'institution gouvernementale est une entité subordonnée au monarque ou si elle est autonome. Désormais, ce Premier ministre sera obligatoirement issu du parti arrivé en tête des élections, et non plus choisi arbitrairement par le roi. Par ailleurs, la Chambre des représentants, élue au suffrage universel, devrait se voir dotée de pouvoirs supérieurs par rapport à la Chambre haute, dont les membres sont élus aux élections indirectes. L'indépendance de la justice, la séparation des pouvoirs, mais aussi la composante berbère amazigh du Maroc seront inscrites dans la Constitution.
Enfin, la démocratie devrait s'élargir aux régions, avec des conseils qui seront désormais élus au suffrage direct, leurs présidents dotés de pouvoirs qui revenaient jusque-là aux