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Libération

Le dalaï-lama annonce sa volonté d’abdiquer

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Tibet . Le leader de 76 ans tente de légitimer les institutions en exil. Il resterait «dirigeant spirituel».
publié le 11 mars 2011 à 0h00

Les dalaï-lamas au Tibet ont toujours détenu les pleins pouvoirs, spirituel et temporel. Mais c'est peut-être la fin de cette tradition moyenâgeuse. Tenzin Gyatso, l'actuel (14e) dalaï-lama, âgé de 76 ans, a annoncé hier qu'il comptait officiellement «proposer» dès lundi au Parlement tibétain en exil, réuni à Dharamsala (Inde), de le laisser quitter ses fonctions politiques. Si l'Assemblée entérine cette petite révolution, il ne conservera dès lors que son titre de «dirigeant spirituel» des 5,4 millions de Tibétains.

Porte-drapeau. Le dalaï-lama caresse depuis des années l'idée d'abdiquer. Après sa fuite de Chine, en 1959, il est parvenu à bâtir un mouvement mondial de solidarité pour la cause tibétaine. Mais celui-ci gravite presque exclusivement autour de sa personnalité, et sa mort pourrait condamner le peuple tibétain à l'oubli.

Eperonné par l’âge, le dalaï-lama s’attelle donc à léguer une légitimité durable aux institutions démocratiques qu’il a mises en place - d’ailleurs souvent contre l’avis d’une population singulièrement attachée aux traditions. Il souhaite voir l’obscur Parlement en exil jouer un rôle de porte-drapeau. Il veut aussi donner à la cause tibétaine un visage neuf, ainsi qu’une autorité réelle au nouveau Premier ministre, qui doit être élu au suffrage universel direct par les 150 000 Tibétains en exil, le 20 mars. Il remplacera l’actuel chef du gouvernement en exil, Samdhong Rinpoche, que la Constitution empêc