Après l’option de la zone d’exclusion aérienne, les frappes ciblées… Alors que les forces de Kadhafi marquent des points face aux insurgés, l’Elysée cherche la parade militaire pour ne pas donner l’image d’une Europe passive.
Pourquoi l’idée d’une zone d’exclusion aérienne pose-t-elle problème ?
En dehors des obstacles diplomatiques, deux raisons majeures plaident en sa défaveur. Sa mise en œuvre est lourde, et son efficacité serait probablement limitée. Dans les années 90, en Bosnie, territoire d'une superficie de 50 000 km2, les Occidentaux avaient dû mobiliser environ 200 avions pour garantir le respect d'une zone d'exclusion aérienne. La Libye, elle, fait 1,7 million de km2. Par ailleurs, une telle option suppose la destruction préalable des systèmes de radars et de défense anti-aérienne de l'adversaire pour ne pas exposer ses avions à des tirs. «Kadhafi les a placés près des villes, et de telles frappes pourraient occasionner des dégâts collatéraux sur les civils», souligne François Heisbourg, conseiller spécial à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). Enfin, l'efficacité d'un tel dispositif est plus que sujette à caution. En Bosnie, il n'avait en rien empêché le massacre des civils, comme à Srebrenica. En Libye, ce sont les forces terrestres qui reprennent le dessus sur les insurgés, tandis que l'aviation rate ses cibles et semble avoir, avant tout, un impact psychologique sur les insurgés.
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