Ingénieurs en génie civil, spécialistes des constructions parasismiques, architectes... Quand on les interroge, tous ressortent cette même expression: «Le Japon a un retour d'expérience considérable.» Avant d'ajouter : «Hélas...» Oui. Car «le retour d'expérience» est l'histoire de drames. Ce sont d'abord les séismes meurtriers de Kanto, en 1923 (plus 140 000 morts) ou de Kobe, en 1995 (près de 6 500 morts)... Ce sont aussi ces milliers de secousses telluriques d'intensité variable ressenties sur les quatre îles de l'archipel chaque année. «La préparation aux catastrophes naturelles est une préoccupation constante des autorités et des populations, explique Jean-Pierre Bardy, sous-directeur au ministère de l'Ecologie et du Développement durable. Cette préparation, elle peut se lire dans les règles du génie civil, dans les normes de construction des édifices, des bâtiments industriels, des réseaux d'adduction d'eau, d'électricité, des télécommunications. Chaque nouvelle catastrophe est, pour eux, l'occasion de valider ou reconsidérer ce qu'ils pensaient être la bonne mesure, sur le plan technique comme à l'échelle législative.»
«Résistance». Ainsi, la nécessité d'un renforcement des mesures parasismiques est devenue notoire au lendemain du séisme de Kobe, en 1995. Plus de 80% des 6 500 victimes de la catastrophe ont perdu la vie pour une seule et unique raison : l'effondrement d'immeubles. Pourtant, le Japon pensait qu'il étai