Le tremblement de terre qui vient de secouer le Japon fait partie «des dix plus puissants séismes connus par l'histoire ou enregistrés par des instruments de géophysique», explique Rolando Armijo, de l'Institut de physique du globe de Paris (associé au CNRS). Pourtant, s'il survient dans une zone connue pour sa sismicité, sa violence a tout de même surpris les géoscientifiques japonais.
Pourquoi la Terre a-t-elle tremblé ?
Le Japon fait face à une menace sismique (et volcanique) importante et permanente à l'échelle des temps géologiques. L'archipel japonais se situe aux frontières de trois plaques tectoniques : Pacifique, eurasienne et des Philippines. Or, «la plaque Pacifique glisse sous le Japon à une vitesse de 8 cm par an, un phénomène baptisé subduction», explique Xavier Le Pichon, professeur honoraire au Collège de France. Il connaît bien la région où il a conduit des études dès les années 80 avec le Nautile, le sous-marin de l'Ifremer (Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer). La plaque Pacifique frotte la plaque eurasienne où se trouve le Japon, et l'entraîne avec elle vers le bas. Mais, de temps en temps, la victime de cet enfouissement progressif se rebiffe et remonte brutalement tout en regagnant le terrain perdu vers l'est, avec un déplacement horizontal. Ces mécanismes de subduction sont responsables des plus forts séismes.
Pourquoi une telle magnitude ?
La violence avec laqu