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TÉMOIGNAGES

«La vie quotidienne commence à devenir difficile à Sendaï»

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Devant un supermarché à Sendaï, dimanche. (Kyodo / Reuters)
par Par Stéphanie LACAZE et LIBERATION.FR
publié le 13 mars 2011 à 16h45
(mis à jour le 14 mars 2011 à 11h08)
Thomas Schmitt, 28 ans, vient d’achever sa thèse en physique des matériaux. Il se trouve à Sendaï dans le cadre d’un échange universitaire. Voici son témoignage.

«Mon programme d’échange devait se terminer dans deux semaines mais le labo où je travaillais est détruit, les bureaux sont ravagés.

Je ne peux plus rien faire alors maintenant je n’ai qu’une envie: rentrer en France. Le problème, c’est qu’à Sendai nous sommes complètement isolés. L’autoroute avec Tokyo est coupée, la voie ferrée aussi et l’aéroport est inondé.

La situation de la centrale nucléaire de Fukushima nous inquiète beaucoup. Nous ne sommes qu’à une centaine de kilomètres de cette centrale et selon certaines informations que nous avons pu lire notamment sur le site de l’ambassade de France, il existe un risque d’explosion.

Pourtant les autorités ne prévoient aucune évacuation. On appelle l’ambassade trois ou quatre fois par jour mais on n’obtient aucune information précise et on nous dit de faire confiance au gouvernement japonais.

Dans le même temps, le Quai d’Orsay a indiqué à nos familles que si on pouvait partir par nos propres moyens, il fallait qu’on le fasse. Avec deux amis Français, nous allons donc essayer de prendre un bus pour Niigata, une ville plus à l’Ouest. C’est la seule liaison qui existe encore. Cela nous permettrait ensuite de rejoindre Tokyo ou Kyoto en Shinkansen.

La vie quotidienne commence à devenir difficile ici. La nourriture est rationnée. L’électricité vient d’être rétablie mais pas le gaz. Nous cuisinons donc sur un barbecue sur lequel nous arrivons à faire cuire un peu de riz et à faire chauffer de l’eau pour le thé.

Tout cela irait encore si