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Libération
témoignage

«Nous sentons encore des tremblements et notre corps ne s'y habitue pas»

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Frédérique Jossinet. (REUTERS)
publié le 13 mars 2011 à 18h26
(mis à jour le 14 mars 2011 à 10h51)
La judokate Frédérique Jossinet se trouvait, comme l'ensemble de l'équipe de France de judo féminine, au Japon depuis lundi dernier, pour un stage. Elle a envoyé son témoignage à libération.fr.

Samedi. «Je me trouvais hier au centre national Olympique Japonais, situé au nord-ouest de Tokyo. Il était 14h50, quand en pleine sieste, j'ai senti le sol trembler, les portes des placards des vestiaires qui claquaient avec vacarme. Je suis sortie dehors en courant, pieds nus, et j'ai vu que tout le monde avait été évacué du centre. La secousse a été très forte et a duré plus de deux minutes.

Nous avons ensuite regagné l'intérieur au bout d'une quarantaine de minutes puis, après avoir monté deux étages, d'autres secousses sont arrivées, encore plus fortes. Un dispositif de sécurité a alors été mis en place avec notamment une évacuation sur le stade de football à quelques centaines de mètres de notre lieu d'entraînement.

Pendant plus d'une heure, nous avons attendu les instructions puis nous avons regagné un bâtiment antisismique. L'ambiance était lourde et, même s'il n'y a pas eu de vent de panique, on a eu extrêmement peur.

A 18 heures, nous avons décidé de regagner notre hôtel au centre de Tokyo. Sauf que Tokyo était paralysé... pire que Paris sous la neige et en temps de grèves ! Plus de métro, de taxi, des bouchons interminables.

Nous avons donc stoppé une voiture avec de jeunes Japonais, en leur demandant de nous amener vers notre hôtel. Après quelques minutes de négociations, le chauffeur a accepté.

Le bruit des sirènes de pompiers, mélangé à celui de la police et des ambulances, a créé une ambiance de catastrophe digne des films américains.

Toute la nuit,