Menu
Libération

A Fukushima, la course pour refroidir les cœurs

Article réservé aux abonnés
Le séisme et le tsunami ont endommagé 7 réacteurs de deux centrales situées à 225 km de Tokyo. Malgré les efforts déployés pour éviter une catastrophe, le résultat reste incertain.
publié le 14 mars 2011 à 0h00

Le scénario de l’accident nucléaire en cours au Japon ne peut être connu avec précision et de manière complète à l’heure où nous écrivons. Et, surtout, cet accident n’est pas terminé. Voici ce que l’on savait dimanche en fin d’après-midi d’après les informations officielles (gouvernementales et venant de l’exploitant Tepco) et leur analyse par des spécialistes français. La gravité de l’accident se situe d’ores et déjà au moins au niveau de celle de Three Miles Island, en 1979, aux Etats-Unis (lire page 9). Il concerne les 7 réacteurs en activité lors du séisme des centrales de Fukushima Daichi (3 réacteurs) et Fukushima Daini (4), touchés à des degrés divers.

Au moment du séisme Vendredi, 14 h 46, heure locale

Pour tous les réacteurs, les sécurités automatiques ont fonctionné, les barres de contrôle ont mis fin à la réaction en chaîne de fission nucléaire. Un réacteur n’est pas pour autant en sécurité. Il faut encore qu’il refroidisse. Non seulement il est très chaud, mais les atomes radioactifs qu’il contient (les produits de fission) vont, au fur et à mesure de leur désintégration, produire une chaleur supplémentaire. Il faut donc un refroidissement actif pour évacuer cette chaleur avec un apport d’eau. Si ce refroidissement n’est pas réalisé, l’eau bouillante sous pression dans lequel le réacteur est plongé se vaporise. Avec deux conséquences : un dénoyage partiel du cœur du réacteur, dont les structures métalliques et le combustible nucléaire peuvent fondr