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Libération
Reportage

Abobo, ligne de front des «commandos invisibles»

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Ce secteur d’Abidjan, la métropole ivoirienne, est sous le contrôle de miliciens pro-Ouattara. Qu’une guerre implacable oppose aux forces de Gbagbo.
publié le 14 mars 2011 à 0h00

Leurs pick-up cabossés roulent à tombeau ouvert. Leurs passagers avant, kalachnikovs pointées vers l’extérieur, ordonnent aux minibus de se garer pour les laisser passer. Ils tirent en l’air pour se frayer un passage. Ces véhicules sont ceux des «commandos invisibles» qui dévalent les rues d’Abobo, un quartier du nord d’Abidjan peuplé de 1,5 million d’habitants, qui échappe désormais totalement au contrôle des forces du président sortant, Laurent Gbagbo, lequel refuse d’accepter sa défaite à la présidentielle de novembre.

Abobo, un gigantesque bidonville fait d’un dédale de masures couvertes de tôles ondulées et de ruelles de terre battue ravinées, était un quartier majoritairement acquis électoralement au président élu, Alassane Ouattara. Il s’est désormais totalement rangé de son côté depuis que les combats de la fin février ont fait fuir les électeurs de Gbagbo et ses gendarmes : 300 000 personnes ont quitté ce fief des pro-Ouattara, devenu une zone de guerre au cœur de la capitale économique du pays.

check-point. Le pick-up déverse de très jeunes hommes en treillis dépareillés, enturbannés dans leur chèche. Ils sont la garde rapprochée d'un des commandants de secteur qui a accepté de rencontrer des journalistes étrangers.

Le rendez-vous se fait à un check-point où les anti-Gbagbo n'ont désormais plus peur de montrer leurs armes, fusils d'assaut AK47 ou RPG antichars, la plupart prises à l'ennemi. Le temps est-il venu pour les commandos invisibles de sortir