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«Ici, à Tokyo, la population reste incroyablement calme»

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Voici deux récits de Français vivant à Tokyo. 72 heures après le début de la catastrophe, ils racontent.
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publié le 14 mars 2011 à 13h24

Akito, expatrié au Japon pour le compte d'une grosse société française:

«72 heures après le début de la catastrophe, l'ambiance à Tokyo est contrastée. La ville a relativement peu souffert du tremblement de terre, il y a peu de traces. Le fonctionnement inégal des transports en commun est sans doute le signe le plus visible que quelque chose d'inhabituel s'est produit. Beaucoup de gens n'ont pas pu se rendre sur leur lieu de travail aujourd'hui.

Dans les entreprises, la priorité ce lundi matin était de recenser les effectifs et leurs familles, d'actualiser le processus de communication de crise, et définir la conduite à tenir pour les prochains jours. Des coupures d'électricité de deux à trois heures sont planifiées depuis ce matin d'un arrondissement à l'autre, afin de répartir au mieux l'électricité disponible.

Mais la préoccupation principale ici ce matin est l'état des réacteurs nucléaires des centrales du nord-est. Sur les chaînes de télé, des ingénieurs donnent des explications techniques dans leur langage de spécialistes et sur un ton empreint de prudence quant à l'exactitude des données: ce mode de communication semble le ton approprié pour rassurer les Japonais.

Les réactions sont en revanche inévitablement mitigées au sein de la communauté occidentale, habitués aux discours formatés: certains jugent cette communication ultra-rationnelle comme un déficit de contrôle des événements. Au final, la différence de ton entre la télé japonaise NHK