Samedi, 14 h 46. Vingt-quatre heures après la première secousse. Les Tokyoïtes sont désormais sonnés. La veille, juste après le séisme, ils donnaient le change, laissant presque penser que la vie allait pouvoir suivre son cours ordinaire. Ils sont maintenant KO, interloqués, extrêmement peinés par les images de la NHK qui défilent et montrent l'étendue des dégâts dans le nord et l'est du pays. L'évidence désormais s'impose : le tsunami a dévasté toute la côte Est. Les télés annoncent 1 800 morts, 9 500 disparus, mais chacun sait ce bilan très provisoire.

16 h 10. Deux millions de foyers dans le pays seraient sans électricité, ni eau ni gaz. Ce n'est pas le cas dans la région de Tokyo. Mais de sérieux dégâts sont constatés à Chiba, à une heure au nord de la capitale.

17 heures. L'information est confirmée sur toutes les chaînes : une explosion a détruit le toit et les murs de l'enceinte qui abrite le réacteur numéro 1 de la centrale nucléaire de Fukushima Daichi. La confusion règne. Des informations contradictoires circulent. Les autorités rassurent la population : le caisson du réacteur n'aurait pas été endommagé, il n'y aurait pas de risque de fusion. On retient son souffle. On y croit.

18 heures. Malgré l'extraordinaire sang-froid des Japonais face à la catastrophe, une certaine panique gagne Tokyo. En ville, quand ils ne sont pas fermés, les supermarchés, konbini (supérettes ouverte