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Libération

Le gouvernement piégé par sa volonté de ne pas affoler

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La presse critique le manque d’informations quant au risque nucléaire.
publié le 14 mars 2011 à 0h00

Pour cet ingénieur japonais du groupe Hitachi, il n'y a aucun doute : l'opérateur Tokyo Electric Power (Tepco), gérant des deux centrales nucléaires de Fukushima, a commis une faute irréparable, vendredi, peu après le séisme. «A cet instant précis, explique-t-il, Tepco avait le choix : soit il sacrifiait ses réacteurs endommagés en débutant sans perdre de temps les opérations de refroidissement, soit il attendait de voir. Et Tepco a fait le choix de tenter de sauver ses réacteurs. Il a cru que ce pourrait être possible. Le temps perdu provoque maintenant la plus grave crise nucléaire que le Japon ait jamais connue.»

Si le géant Tepco - connu pour être relativement peu adepte de transparence à chaque incident ou accident nucléaire, et il y en a eu un grand nombre depuis trente ans - a commis des erreurs, c'est sur le gouvernement japonais, et en particulier sur son chef, Naoto Kan, que se concentrent les critiques. Hier, plusieurs quotidiens s'en sont pris à sa gestion de la crise, jugée «trop lente». «Il y a de quoi s'interroger sur la manière dont le gouvernement a informé la population», écrit le journal conservateur Yomiuri dans un éditorial au vitriol. Selon le premier quotidien du pays (12 millions d'exemplaires), les autorités ont pêché en attendant «cinq heures» avant de transmettre toutes les informations. La presse critique le gouvernement et son Agence de la sécurité nucléaire qui ont surtout voulu rassurer la population