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Libération

Tempête du désert sur l'humanitaire

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La première guerre «chaude» de l'après guerre froide se termine dans les sables du désert irakien, et déjà une nouvelle ère s'annonce : celle du droit d'ingérence humanitaire avec son corollaire «la militarisation de l'humanitaire».
par Brigitte Martinez
publié le 14 mars 2011 à 12h30

Tout commence dans l'immédiate après guerre du Golfe, celle de 1991. Encouragés par la victoire américaine, les Kurdes se rebellent contre Bagdad. Ils n'imaginent pas qu'un Saddam Hussein très affaibli par sa défaite pourrait les écraser. Et c'est pourtant ce qui se passe. La violence et la peur des représailles obligent les populations à fuir par centaines de milliers vers la Turquie et l'Iran, sous l'objectif des caméras qui couvrent la fin de la guerre. Impossible alors d'ignorer plus longtemps la question Kurde, de détourner la tête devant la souffrance. A la communuauté internationale de prendre ses responsabilités.

Avec Bernard Kouchner à la manœuvre, Danielle Mitterrand et le Président de la République en appui, la France va réussir son coup à force de pressions, de débats et de batailles diplomatiques. Le 5 avril 1991, le rêve poursuivi par le « french doctor » depuis le Biafra devient réalité: le Conseil de Sécurité des Nations Unies vote la résolution 688, fondatrice du droit d'ingérence. Invoquant «<