Défié depuis quatre semaines par la rue, qui exige son départ, le président Ali Abdullah Saleh, au pouvoir depuis trente-deux ans, semble avoir choisi l’épreuve de force.
Samedi 12 mars, vers 5 heures du matin, les forces de sécurité ont lancé un assaut contre le sit-in de l'université de Sanaa. La police intervenait officiellement suite «à des plaintes des riverains». Deux personnes, au moins, auraient été tuées et plus d'un millier ont été blessées après des tirs à balles réelles et l'usage massif de gaz lacrymogènes. Deux manifestants sont décédés à Aden et des dizaines d'autres blessées, tandis qu'un écolier est mort à Mukalla, dans la province d'Hadramaout. Au total, au moins six personnes ont perdu la vie ce week-end au Yémen.
Etats-Unis. Le régime serait d'autant plus tenté d'utiliser la manière forte que les Etats-Unis sont restés assez mesurés vis-à-vis de ce régime allié dans la lutte contre Al-Qaeda. L'administration américaine avait ainsi soutenu, vendredi, la proposition de dialogue faite par le président Saleh. En revanche, aucune mention n'a été faite des violentes attaques dont ont été victimes les manifestants dans les rues, et qui avaient déjà fait plusieurs morts.
«La Maison Blanche est allée plus loin qu'elle n'aurait dû en soutenant le président Saleh sans condamner la violence», explique Gregory Johnsen, doctorant à l'université de Princeton. Cette position, vue par certains comme une «carte blanche» donnée au régime, et