La tension est montée d'un cran, hier, dans le petit royaume de Bahreïn, où les sept partis d'opposition, dont le puissant Al-Wefaq, ont dénoncé «l'occupation étrangère» après l'annonce de la présence de troupes saoudiennes dans le pays. Celles-ci sont venues aider à rétablir l'ordre dans un contexte d'escalade de la violence et de contestation visant la dynastie sunnite des Al-Khalifa. Hier, les Emirats arabes unis ont également annoncé l'envoi de soldats à Bahreïn.
Manama, la capitale, vit depuis le 14 février au rythme de manifestations quotidiennes. Encouragée par les soulèvements populaires en Tunisie et en Egypte, et à l'initiative d'appels lancés sur les réseaux sociaux comme Facebook, la population chiite, majoritaire à près de 70% dans ce pays de 1,1 million d'habitants, réclame la «chute de la monarchie», des avancées sociales significatives et la fin des discriminations qui les laissent à l'écart des emplois les plus attractifs et des postes clés du gouvernement.
«Massacre». Depuis le début des troubles, la place de la Perle est devenue le point de ralliement des contestataires. Dès la première manifestation, le pouvoir a décidé de réprimer violemment, les heurts avec la police faisant deux morts et plusieurs blessés en deux jours. Peu enclin à apparaître en public, le roi présentait toutefois dans la foulée ses excuses et ses condoléances à la population sur CNN. Mais trois jours après le début des manifestations, c'est l'armée qu