Le gouvernement allemand s'accorde un moratoire de trois mois pour revoir sa stratégie nucléaire. Angela Merkel revient ainsi, à deux semaines d'importantes élections régionales, sur une loi très controversée adoptée par son gouvernement à l'automne. Ce texte, à l'époque qualifié de «révolution» par la chancelière, prévoyait l'allongement de douze ans en moyenne de la durée de vie des 17 centrales allemandes, mettant fin à la sortie du nucléaire en 2020 décidée par le gouvernement Schröder. Changement de cap radical, hier, avec l'annonce du gel sur le sursis accordé à l'atome civil. «Ce qui se passe au Japon change la donne pour l'Allemagne aussi. Nous ne pouvons pas faire comme si de rien n'était. Je le dis clairement, il n'y a pas de tabou concernant l'examen des conditions de sécurité.» La chancelière, physicienne de formation, a fait cette annonce, visiblement émue, lors d'une conférence de presse.
La prolongation de la durée de vie des centrales allemandes était l’un des points centraux de l’accord de coalition signé entre CDU et FDP au lendemain des élections de 2009. Cette mesure devait rapporter 2,3 milliards d’euros par an et avait provoqué un vif émoi dans un pays où l’opinion publique est majoritairement hostile au nucléaire. Ce week-end encore, 60 000 personnes ont formé dans le sud-ouest du pays une chaîne humaine de 45 kilomètres pour protester contre la politique nucléaire du gouvernement.
Deux centrales - Biblis A en Hesse, en activité depuis