Trois des réacteurs nucléaires accidentés par le séisme et surtout par le tsunami à la centrale de Fukushima Daichi sont toujours sur le fil du rasoir. Pour faire face à ce qui constitue l'accident nucléaire civil le plus grave depuis celui de Tchernobyl, en Ukraine en 1986, les Japonais - société exploitante, gouvernement et Autorité de sûreté - ont pris deux décisions radicales. Deux «dispositions ultimes», avoue Bertrand Barré, conseiller de la direction d'Areva. Le relâchage dans l'atmosphère de vapeur d'eau contaminée qui vise à protéger les enceintes de confinement en béton contre une surpression dépassant leurs capacités. Et l'injection directe d'eau de mer dans les cuves et les enceintes de confinement pour refroidir les cœurs des réacteurs.
Ces décisions signifient que les réacteurs sont définitivement perdus. Que rien ne doit entraver les moyens d’extrême urgence utilisés pour les refroidir, y compris l’utilisation des circuits prévus pour la lutte anti-incendie. Et qu’il est impossible de gérer l’accident sans contamination radioactive de l’environnement. Pourtant, il n’était pas assuré, hier soir, que ces mesures extrêmes permettront d’éviter un scénario catastrophe, débouchant sur l’émission de matières radioactives en beaucoup plus grandes quantités.
Lors du séisme, les réacteurs se sont arrêtés automatiquement, bloquant la réaction en chaîne. Les systèmes de secours permettant leur refroidissement ont démarré. Mais le tsunami qui a suiv