La Russie a choisi sa mascotte pour les Jeux olympiques d’hiver de Sotchi, en 2014. Ou plutôt ses mascottes. Sauf qu’à l’issue d’un vote par téléphone et SMS orchestré par la première chaîne de télévision, les résultats sont diamétralement opposés à ceux prédits par les sondages et les votes sur Internet. Ce qui arrive souvent en Russie.

Le journal télévisé qui a précédé l'émission où se déroulait le dernier round de la sélection s'est clos sur une rencontre entre le Premier ministre, Vladimir Poutine, et les étudiants de Sotchi. Poutine n'a pas manqué de préciser qu'il avait une préférence pour le léopard, «un animal fort et puissant». Les Russes sont peut-être d'un autre avis, mais on ne le saura jamais, puisque le léopard est sorti finaliste, ex æquo, il est vrai, avec l'ours blanc (favori du président Medvedev, mais il ne l'avait pas affiché) et Lapinou, vraisemblablement choisi par les votants de moins de 6 ans. En revanche, le préféré des sondages, Ded Moroz («Père Gel», le père Noël russe), a été carrément exclu de la short list.

Plus de 24 000 symboles ont été proposés, et une dizaine ont finalement été retenus. Mais aucun des chouchous de la blogosphère. Ni le gagnant absolu, la grenouille tenant un bâton de ski dans la bouche (qualifiée de «personnage protestataire» par le président du comité d'organisation des JO), ni le logo avec la scie rieuse (référence irrévérencieuse à la corruption qui entoure l'organisation des JO - en russe on «scie» le bud