A la gare de Tokyo, c’est la cohue, mais dans le calme. Devant les comptoirs de la JR (Japan Railway), deux longues files d’attente zigzaguent entre les couloirs et halls de l’entrée ouest. Ce lundi, il est 14 heures. De jeunes couples, des mères et leurs enfants, des hommes seuls attendent leur tour pour acheter un billet de Shinkansen, qui les amènera au sud d’Honshu (l’île principale de l’archipel), voire jusqu’à Kyushu, tout au sud…
Experte du temps chrono, la SNCF nippone a remis, depuis deux jours, la plupart de ses trains à grande vitesse sur les rails. Les Japonais, préférant s'éloigner de Tokyo et de la région du Kanto pour quelques jours, en profitent. Et ils sont nombreux. Mais l'inquiétude soulevée par l'état des réacteurs nucléaires endommagés par le séisme, à 225 kilomètres au nord de Tokyo, n'est pas forcément la cause du départ. «Mon fils de 5 ans et ma fille de 3 ans supportent mal les répliques sismiques qui les angoissent et les rendent nerveux. Je les emmène chez leur grand-mère à Nagoya. Mon mari, lui, reste à Tokyo», explique une jeune mère visiblement stressée.
«Annulé». Comme elle, d'innombrables mamans, avec des bébés et enfants en bas âge, fuient la capitale. Direction : le sud de l'archipel, Osaka ou Kyoto. Mais partir en train n'est pas non plus de tout repos. Ça se bouscule dans les wagons aux places non réservées. Hier, six Shinkansen ont été annulés entre Tokyo et Hakata, sur l'île de Kyushu.
Partira, partira pas ? Depuis