«La vie continue ou plutôt les Japonais la forcent à continuer»
Thierry, 41 ans, vit depuis dix ans à Tokyo. Il nous écrivait hier pour dire qu'il avait quitté Tokyo, parti se réfugier avec sa femme à Nagoya.
«Le devoir m'appelle. Je dois travailler depuis Nagoya via mon ordinateur. Dans mon entreprise (société d'assurance, ndlr), chaque employé a le choix entre venir travailler ou rester avec sa famille. La seule condition est de laisser ses coordonnées pour être contacté en cas de problèmes. J'ai choisi une solution intermédiaire: travailler à distance.
Mais c'est une exception. Les autres personnes que je connais, Japonais comme Français dans les sociétés japonaises comme étrangères étaient «encouragés» à venir travailler. Ce qui explique ce moment un peu étrange où aucune décision ne peut être prise mais tout le monde fait semblant de travailler pour penser que la situation est redevenue normale. La vie continue ou plutôt les Japonais la forcent à continuer.»
«Mon amie a peur de perdre son travail»
Marco s'est installé depuis peu dans la région de Kanto où il vit avec sa compagne japonaise:
«C'est très étonnant. Les gens continuent d'aller au boulot comme si de rien n'était. Mon amie travaille dans un salon de beauté. Elle y est en ce moment même si elle préfèrerait rester à la maison. Mais elle n'a pas vraiment le choix, comme beaucoup de Japonais d'ailleurs. Si elle