C
omment le gouvernement gère-t-il la crise nucléaire? «Dans un souci de transparence, les ministres ont décidé de communiquer en temps réel, dit un conseiller d'Eric Besson. Normal que ce qu'ils disent change en fonction de l'évolution de la situation.» Parfois beaucoup. Trop ? Retour sur cinq jours de coordination.
Vendredi 11 mars. Le séisme s'est produit à 6 h 46 heure française. Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'Ecologie, est au Commissariat à l'énergie atomique. Le conseiller technique «risques» de la ministre joue les coordinateurs de crise. Il est en contact avec les patrons de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Qui mettent en place une cellule de veille vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Ils forment «la cheville ouvrière de l'analyse de la situation au Japon», raconte Thomas Houdré, de l'ASN. Ils récupèrent «des infos auprès de l'Autorité de sûreté japonaise, des communiqués des différents opérateurs nucléaires au Japon», de l'Agence internationale de l'énergie atomique. Et bien sûr, de l'ambassade de France à Tokyo. «Les deux agences répercutent ensuite, et de façon extrêmement régulière», la situation aux cabinets ministériels (Energie, Ecologie, Santé, Défense), à Matignon et à l'Elysée. Problème : l'île abrite des centrales dont la technologie est sans équivalent en France. «D'où une information