Les médias admirent la dignité et le courage exceptionnels des Japonais face à la catastrophe, soulignant la différence avec ce que seraient les réactions individualistes des Occidentaux dans des circonstances analogues. Or, cette attitude digne est simplement représentative du comportement habituel des gens en situation de catastrophe collective.
Les chercheurs étudiant les réactions humaines face aux catastrophes sont parvenus à la certitude que les croyances communes concernant le comportement des gens lors de catastrophes sont des mythes. Ces croyances sont au nombre de trois : la panique générale ; l’augmentation importante de comportements égoïstes, voire criminels ; le sentiment d’impuissance dans l’attente des secours. Il y a parfois un immense fossé entre les descriptions médiatiques et la réalité du terrain.
Prenons l’exemple emblématique de l’ouragan Katrina en 2005, l’une des catastrophes les plus dévastatrices de l’histoire des Etats-Unis. Très rapidement, les médias et les autorités parlent d’une «zone de guerre», en raison des crimes, viols et pillages. Au plus fort de la violence, le déploiement de forces militaires destinées à rétablir l’ordre s’élève à plus de 72 000 hommes ! Or les effroyables descriptions parues dans les médias étaient totalement fausses.
N'ayant eu qu'un accès très limité aux zones sinistrées, les journalistes ont utilisé des «informations» de deuxième, voire de troisième main. Mais une fois la frénésie médiatique apaisée, ils ont dû faire