Après l'explosion de la centrale de Tchernobyl, en 1986, l'URSS avait envoyé quelque 600.000 «liquidateurs», sur plusieurs années. A Fukushima, la grande majorité des 800 salariés de la centrale, gérée par Tepco, ont été évacués, en plus des 200.000 personnes habitant dans les 20 km autour de l'usine. Il resterait environ 50 personnes, selon l'Autorité de sûreté nucléaire française (ASN).
Samedi, un technicien a trouvé la mort, lors d'une première explosion. Onze personnes ont été blessées. Depuis mardi soir, l'Autorité de Sûreté nucléaire s'inquiète aussi des risques radioactifs: «La radioprotection des travailleurs sur le site est très préoccupante notamment en ce qui concerne le niveau de rayonnement en salles de commande». La centrale a même dû être, provisoirement, évacuée complètement ce mercredi matin. Mardi soir, «le gouvernement a relevé le seuil de dose maximale des travailleurs», fixé en temps ordinaire à 20 millisieverts par an pour un travailleur du nucléaire.
«Nous avons de fortes suspicions que les doses reçues par les travailleurs sur place sont toxiques, voire héroïques», déclarait mardi, devant la presse, le professeur Agnès Buzyn, hématologue à l'hôpital Necker et présidente du conseil d'administration de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN).
La Criirad, laboratoire français indépendant sur la radioactivité, s'inquiète aussi pour ces travailleurs. «On n'est plus dans le domaine des f