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Libération
De notre envoyé spécial en Libye

Les insurgés libyens en pleine débâcle

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Retranchée à Benghazi, l’armée rebelle masque mal son inquiétude face à la progression des troupes de Kadhafi, en passe de prendre le contrôle de la ville stratégique d’Ajdabiya.
Rebelles à Benghazi le 15 mars 2011. (© AFP Patrick Baz)
publié le 16 mars 2011 à 0h00

Les mauvaises nouvelles s’accumulent avec une rapidité affolante pour les insurgés libyens retranchés à Benghazi, capitale de la «Libye libre», qui attend désormais d’être assiégée. Les forces du colonel Kadhafi ont en effet attaqué hier Ajdabiya, la première ville de Cyrénaïque en venant de l’ouest et un nœud routier stratégique. En début d’après-midi, d’intenses bombardements ont obligé les combattants installés à l’entrée ouest d’Ajdabiya à décamper. Parallèlement, des tirs d’armes légères ont été entendus à l’est de l’agglomération. Ils seraient le fait de troupes gouvernementales débarquées par la mer, à 5 kilomètres de là, selon Soliman Mahmoud Soliman, le chef des opérations de l’armée rebelle. Si cette information est confirmée, il s’agirait d’une manœuvre particulièrement audacieuse permettant de prendre en étau cette ville de 130 000 habitants. La majorité des combattants et des civils se sont repliés vers Benghazi, mais quelques insurgés sont restés en ville avec la ferme intention de se battre.

«Temps». «Oui, Kadhafi a attaqué Ajdabiya, a réagi hier Mustafa Gheriani, porte-parole du Conseil national de transition. Mais il ne tient pas la ville et cela risque de lui prendre du temps, vu le nombre de combattants là-bas et le temps qu'il a mis à reprendre pied à Zaouia ou Zouara [villes de l'ouest libyen violemment réprimées, ndlr] alors que la population là-bas était beaucoup moins armée qu'ici. Il ne suffit pas d'attaquer les villes qu