Drapeaux palestiniens, chansons nationales, mères de famille avec leurs poussettes… Même les policiers, la plupart en civil, n’étaient pour une fois que discrètement présents hier place Manara, épicentre de la capitale de la Cisjordanie, comme pour ne pas troubler l’atmosphère bon enfant. Environ 3 000 personnes, en majorité des étudiants et lycéens, ont manifesté hier pour mettre fin à la division entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, contrôlée depuis près de quatre ans par le Hamas. Des manifestations ont aussi eu lieu à Naplouse, Hébron et Gaza, où plusieurs dizaines de milliers de Palestiniens ont défilé. Il s’agissait des plus importants rassemblements dans les Territoires palestiniens depuis le début des soulèvements populaires dans le monde arabe.
Les organisateurs avaient appelé à manifester il y a plusieurs semaines via Facebook et Twitter, attirant plusieurs dizaines de milliers de sympathisants. Leur slogan, «Le peuple veut la fin du schisme», est une version locale de celui des révolutionnaires arabes : «Le peuple veut renverser le régime.» Pour les jeunes Palestiniens, si la lutte contre l'occupation israélienne reste prioritaire, ils considèrent la fin de la division palestinienne et l'organisation d'élections comme des étapes essentielles pour y mettre fin. «La division nous affaiblit», explique ainsi Najwan Dariakar, 28 ans, militante de Sharek, une organisation de jeunes palestiniens active à Gaza et en Cisjordanie. Et d'ajouter