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Libération

A Abidjan, la donne change, la peur reste

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Côte-d’Ivoire. Alors que Ouattara paraît en situation de force, les partisans de Gbagbo fuient le pays.
par Birama Konaré, Les Marguerites ne poussent pas dans le désert (Jamana, 2010)
publié le 17 mars 2011 à 0h00

La peur change progressivement de côté et les populations se rendent compte au fil des heures que le président sortant, Laurent Gbagbo, dispose de moyens de plus en plus limités. «Gbagbo, là, ce n'est plus qu'une bouche !» affirme Youssouf Traoré, un ressortissant ivoirien. En effet, le président sortant avait interdit aux forces de l'Onuci tout survol ou atterrissage sur le sol ivoirien. Alassane Ouattara a balayé d'un revers de main cette décision et est tranquillement retourné au bercail après s'être rendu à la rencontre de l'Union africaine convoquée à Addis Abeba pour des discussions sur la crise. Il affirme davantage sa légitimité.

Débandade. Ce mercredi, les rumeurs les plus folles se sont emparées de la capitale. Selon certains médias, il semblerait que Charles Blé Goudé, leader des Jeunes Patriotes et ministre de la Jeunesse, de la Formation professionnelle et de l'Emploi dans le gouvernement du Premier ministre investi par Laurent Gbagbo, ait tenté de fuir le pays pour le Ghana. Cette donne impensable il y a quelques jours et certainement douteuse, au regard de l'amour que monsieur Goudé voue à Laurent Gbagbo, provoque tout de même beaucoup de joie dans les quartiers populaires d'Abidjan. N'est-elle pas la preuve que tout reste encore possible, même un départ hypothétique de Gbagbo, comme en Tunisie et en Egypte ?

Pendant ce temps, les Abidjanais continuent à s’échapper de la ville. I