Changement complet d'atmosphère jeudi soir à Benghazi. Après 48 heures d'angoisse, la foule laissait éclater sa joie avant même l'adoption attendue d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU autorisant le recours à la force pour protéger les civils. Une marée humaine s'est massée devant le tribunal de la capitale de la révolution, siège du Conseil national de transition, agitant des drapeaux verts noir et rouge, symbole de l'insurrection, mais aussi des bannières égyptienne et qatarie, pour remercier ces pays de leur action. Tout en chantant des slogans hostiles à Kadhafi, la foule a écouté le discours du leader libyen retransmis par la radio nationale.
Dans son style vociférant et imagé, le Guide libyen a menacé les habitants de Benghazi, la deuxième ville du pays avec plus d'un million d'habitants, d'un assaut imminent: « Nous venons ce soir et il n'y aura pas de pitié », a-t-il annoncé, électrisant encore un peu plus la foule. Toute la journée d'heir, Bengazi était gagné par la panique: les commerces ont fermé et la zone de l'aéroport, à l'ouest de la ville, a été bombardée par l'aviation gouvernementale. « Jetez vos armes, rentrez chez vous ou fuyez et vous serez saufs », a