«Nous sommes dans l'urgence absolue» à la centrale nucléaire japonaise de Fukushima Daichi. Cette déclaration d'Anne Lauvergeon, présidente du groupe nucléaire français Areva, précisant qu'il fallait «trouver tous les moyens» pour refroidir les réacteurs et les piscines de rétention du combustible usé, résume l'évolution de la situation hier.
La course se poursuit entre les processus nucléaires qui surchauffent eau et combustible, l'apport d'eau pour les refroidir - «il faut 100 mètres cubes à l'heure sur le site», précise Lauvergeon - et la montée de la radioactivité sur le site susceptible d'en provoquer l'évacuation. Elle est restée indécise toute la journée. Hier soir, elle a peut-être basculé du mauvais côté.
C’est sur le front des piscines de rétention du combustible - il y en a une par réacteur, située dans la partie supérieure des bâtiments - que cette bascule aurait eu lieu. Si l’ensemble des piscines, qui n’étaient plus refroidies depuis le tsunami, se réchauffent inéluctablement, c’est ironiquement celle d’un réacteur à l’arrêt, le numéro 4, qui est entrée la première en ébullition. Probablement parce qu’elle abritait un cœur tout juste déchargé du réacteur, et donc au maximum de sa production de chaleur résiduelle. Combustibles hors d’eau, production d’hydrogène par réaction chimique avec le zirconium surchauffé, explosion, et même incendies sur le bord de la piscine, émission de vapeur d’eau radioactive… la mécanique infernale s’est mise