Ils m'ont mise à la droite d'Henri, faut-il y voir un signe ? C'est peut-être ce que se dit Anne Lauvergeon, l'encore présidente du directoire d'Areva, quand elle prend place dans la salle Lamartine de l'Assemblée nationale cet après-midi. Henri, c'est Henri Proglio, l'ennemi intime depuis qu'il a été nommé à la tête d'EDF. L'homme dont l'Elysée aimerait faire le dieu vivant de la filière nucléaire française. Pas le plus fervent supporteur du maintien à la tête d'Areva de celle qui truste le classement Forbes des femmes les plus puissantes du monde depuis plusieurs années. La succession d'Anne Lauvergeon, leur obsession jusqu'à vendredi, semble à présent très loin. Et les voilà tous les deux côte à côte, face aux parlementaires, venus en nombre s'enquérir des derniers développements de la crise japonaise.
Evoluer dans les hautes sphères du pouvoir politique et économique, en étant l'une des seules femelles à le faire parmi tant de grands mâles prédateurs, implique qu'il faut se méfier de ce genre d'indice. Mais gageons qu'aujourd'hui Atomic Anne a la tête ailleurs, et que ce surnom la fait beaucoup moins sourire. Surtout quand son esprit vole vers le Japon, ce pays qu'elle affectionne tout particulièrement.
Quand pourrai-je y retourner ? Et que restera-t-il ? Aux catastrophes naturelles qui ont déjà fait tant de dégâts - tremblement de terre initial et ses répliques, tsunami - vient à présent s'ajouter, et il va falloir l'a