Comme on le craignait, les troupes fidèles à Muammar al-Kadhafi gagnent du terrain en Libye, et la ville de Benghazi qui se trouve entre les mains des insurgés pourrait tomber à tout moment. A Bahreïn, où des troupes venues des monarchies voisines du Golfe ont apporté leur soutien au roi, Hamed ben Issa al-Khalifa, les manifestations ont été violemment réprimées après la proclamation de l’état d’urgence, et un couvre-feu a été décrété de 16 heures à 4 heures locales. On a déploré la mort de trois manifestants et de deux policiers.
Ce qui se passe en ce moment dans les pays arabes me rappelle un peu ce qui s’était passé chez nous, en Afrique subsaharienne, en 1990. De Bamako à Kinshasa, nous avions fait trembler tous nos dictateurs. Quelques-uns sont effectivement tombés, mais qu’avons-nous obtenu au final ? A part le Mali et le Bénin qui ont réussi à bâtir des démocraties qui tiennent encore la route, presque tous nos dictateurs sont restés en place, parfois au prix d’effroyables massacres.
Honni. Au Togo par exemple, le pouvoir n'avait pas hésité en 1993 à faire tirer sur des manifestants réunis dans un jardin public et l'on avait dénombré des dizaines de victimes. Plus tard, à la suite d'une autre manifestation aussi durement réprimée, des dizaines de cadavres furent repêchés dans la lagune et dans la mer. Evidemment le monde entier avait protesté vigoureusement à l'époque et l'Union européenne avait même suspendu sa coopération avec le régime honni de Gnass