Comme un mauvais timing. On connaissait depuis quelques dizaines d’années ce moment où la consommation de pétrole serait supérieure à la production, où l’on commencerait à puiser dans les réserves, où l’on regarderait le niveau baisser dans la cuve, sans espoir de voir arriver le camion-citerne, prévoyant déjà de mettre les dernières gouttes d’or noir aux enchères qui se disputeraient comme le plus précieux des thons rouges. Les Mayas n’avaient pas de pétrole (à quoi bon, ils ne connaissaient pas la roue), mais pour la date de la fin du monde, ils tombent à peu près d’accord avec les prévisionnistes américains, lesquels se montrent moins précis, situant le pic pétrolier entre 2011 et 2015. Mais, en gros, nous y sommes.
On connaît le mot de Mark Twain à qui l’on demandait où il aimerait être le jour de la fin du monde. A Cincinnati, répondit le maître du Missouri, on y a toujours vingt ans de retard. Ici, Cincinnati-sur-Seine.
Heureux pays qui avait anticipé cette pénurie fatale en couvrant son territoire «d’un blanc manteau» de centrales nucléaires, gigantesques Zippo atomiques se riant des pénuries d’essence. Avec l’atome, on savait y faire, au point qu’au moment de la catastrophe de Tchernobyl, le nuage radioactif s’était arrêté sur la frontière du Rhin. Je m’en souviens, je mangeais une salade à Strasbourg quand, de l’autre côté du fleuve, les Allemands interdisaient de marcher sur les pelouses. Le pic pétrolier et la pénurie imminente annonçaient l’arrivée de notre jour de