Qu'est-ce qu'on peut dire ? On vous l'avait bien dit ? On vous l'avait bien dit, oui. Dans un certain nombre de bouquins, pas si nombreux que ça d'ailleurs, les auteurs de science-fiction ayant en général préféré cette bonne vieille guerre nucléaire à l'accident dans la boutique des atomes dits pacifiques. Citons pour faire le pédant Il arrive que ça saute (Robert Heinlein, une nouvelle de 1940, eh oui) ou Crise, un roman de Lester del Rey en 1956. Des films, alors ? Encore moins, à part le Syndrome chinois (James Bridges, 1979. Ce ne serait pas l'année de Three Mile Island ? Pile poil), qui n'a rien à voir avec la bientôt première puissance mondiale. Silence dans les rangs, alors ? Pas tout à fait puisque dans les belles années 70, des auteurs de SF du cru, ceux qu'avec un certain dédain on rangeait dans le tiroir de la «nouvelle science-fiction politique française» (moi qui en fus, je trouve que ça sonne pas si mal), avaient tenté de secouer le cocotier, de sonner le tocsin. Avec des textes qu'on nous renvoyait dans la gueule avec l'injure : «Militants !» (Salut à toi, Gérard Blanchi et ton Jour de cendres).
Ces années-là, hein. Vous vous souvenez ? La première manif importante contre le nucléaire (civil) au Bugey en 71 - toute la bande à Charlie Hebdo en était. Et en 77, Malville ? 70 000 personnes, des hordes de CRS, un mort. Attends, tu nous parles de quoi, là ? De science-fiction ou d'actualité ? Les deux, mon généra