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Libération
Récit

Tokyo : profession reporter

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Au Japon depuis dix-neuf ans, le correspondant de «Libé» Michel Temman dit la difficulté de travailler tout en protégeant sa famille.
par Erwann Créac'h
publié le 17 mars 2011 à 0h00

Correspondant de Libération, Michel Temman quittait hier soir Tokyo et son appartement retourné par le séisme. Le risque nucléaire se précisant, la consigne du quotidien est claire : s'éloigner du risque de radiation. Six jours après le séisme et le tsunami, c'est un homme profondément ému par les événements qui me raconte son quotidien. Et même si son appartement a valsé, même s'il subit les mêmes hantises que les Japonais, il ne veut pas qu'on souligne ses états d'âmes. Pour cet homme installé au Japon depuis dix-neuf ans, marié à une Chinoise, ce drame est aussi le sien, mais il n'est pas question de partir. Depuis vendredi, il ne dort que quelques heures par jour, attentif à la moindre réplique, et tiraillé de toutes parts. Il a finalement choisi d'évacuer hors du Japon sa femme et son bébé d'un mois, traumatisés par les secousses. Pour les mettre hors de danger, bien sûr, et parce qu'il faut continuer à couvrir les événements. Michel Temman adopte donc l'attitude locale : rester sur le pont, mais protéger les siens. Ainsi les trains qui descendent vers le sud sont remplis de femmes et d'enfants. Mais les Japonais sont au travail. Temman redit ce calme admirable de la population, attitude troublante pour nous, Occidentaux.

Maximum. Ici chacun se sent profondément responsable, solidaire de l'intérêt général. Pour l'économie, mais aussi pour la nation, il s'agit surtout de ne pas flancher. C'est même précisément le moment d'être là, et de faire le