Fin février, la cause semblait entendue : les insurgés étaient à moins de 100 km de Tripoli et les jours du colonel Kadhafi à la tête de la Libye étaient comptés. Quinze jours plus tard, les forces du «guide» sont aux portes de Benghazi, la place forte des rebelles. Comment expliquer un tel retournement de situation ?
Après une période de flottement, au début de l’insurrection, Kadhafi a mobilisé les troupes d’élite qui lui sont fidèles. En premier lieu, les quelque 3 000 gardes révolutionnaires, recrutés dans sa région natale de Syrte. Cette force bien entraînée dispose de chars de combat et d’hélicoptères. D’après l’expert Dave Hartwell, de l’Institut stratégique britannique Jane’s, cité par l’AFP, c’est ce corps qui mène les opérations de reconquête.
Le colonel Kadhafi peut aussi compter sur le soutien de la brigade Khamis, du nom de l’un de ses fils, qui la commande. Enfin, il a renforcé ses troupes en faisant appel aux vétérans de la Légion islamique et en recrutant des mercenaires dans les pays voisins, principalement au Tchad, au Niger et au Mali.
Or, contrairement aux espoirs de ses opposants, l’armée - forte de 50 000 hommes - n’a pas basculé du côté des insurgés. Du coup, ces derniers ne manquent pas seulement d’équipements. Ils souffrent surtout de l’absence de commandement et se sont montrés incapables de mener des opérations militaires coordonnées. Certes, le camp Kadhafi dispose d’un équipement sans commune mesure avec celui des rebelles, notamment des chars T72 d