Ce devait être les «quarante-huit heures cruciales», pour reprendre l'expression de l'Institut français de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Celles qui allaient décider de l'avenir du site de Fukushima. Et dessiner le futur scénario de cette catastrophe. Une journée où le pire, une centrale nucléaire abandonnée et livrée à elle-même, ne s'est pas réalisé. Mais où le mieux ne s'est pas dessiné non plus, malgré les tentatives japonaises d'arroser par tous les moyens les réacteurs les plus endommagés.
0 h 05 A Paris, et déjà 8 heures du matin à Tokyo. Les conditions météo ne s'améliorent pas. Il neige depuis deux jours sur le nord-est du Japon et la masse d'air froid descend sur l'archipel. Les températures maximales prévues sont de 8°C à Tokyo et 4°C à Sendai, à 106 kilomètres au nord de la centrale de Fukushima. Seule bonne nouvelle : les vents poussent les émanations radioactives vers le Pacifique.
0 h 50La télévision publique NHK montre en direct un hélicoptère de l'armée japonaise déversant une gerbe d'eau sur un des réacteurs de la centrale. Pendant plusieurs heures, des appareils de type CH-47 Chinook survolent le site et larguent à quatre reprises 7 500 litres d'eau sur les réacteurs endommagés 3 et 4. La veille, l'opération avait été suspendue en raison du niveau de radioactivité.
2 h 30 La télévision japonaise annonce qu'un camion-citerne de la police municipale de Tokyo (de couleur